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 Abigail Williams - In the Absence of Light

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Gwenn
From the depths of darkness est une daube
Gwenn


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Abigail Williams - In the Absence of Light Empty
MessageSujet: Abigail Williams - In the Absence of Light   Abigail Williams - In the Absence of Light I_icon_minitimeMar 3 Mai - 5:25

Le Black Metal est un Art axé sur la force.

Le guitariste Ken Sorceron forme le groupe en 2005, on n’a donc pas affaire à des vieux de la vieille. Cependant, après avoir évolué dans le style Metalcore, d’innombrables changements de Line up permettent au groupe maintenant constitué de trois musiciens, de se poser dans un style black Metal bien établi. Après un premier EP (Legend), sorti en 2006, Abigail Williams sort la majorité de ses disques entre 2008 et 2010, que ça soit des singles ou des EP, « In The absence of Light » n’est qu’un deuxième album (qui sort sous Candlelight Records), mais quelle prestation de la part des américains, la totalité de l’album me réconcilie avec le pays des Hamburgers géants et des Milkshakes.

L’Art Work de la pochette est un dessin noir et blanc, une tête de laquelle sortent de nombreux tentacules ondulants et blancs allant vers le haut, tandis que d’autres masses serpentiformes, noires et qui pourraient s’apparenter à celles d’un poulpe, viennent entrer dans la bouche de cet être épris de folie. Au milieu de tout ça, le logo, doré, d’Abigail Williams. On a de manière évidente, cette dualité du noir et du blanc.

« Hope the Great Betrayal ». Tout en Black Metal contrasté, cohérent et équilibré, ce morceau d’entrée de jeu nous met dans le ton. Tout l’album évoluera selon les mêmes mouvances et sons. Une voix black posée et mature, des rythmiques impressionnantes et une construction plus qu’intéressante. Des passages sombres, chaotiques et bien placés viendront ponctuer l’ensemble. Martelant la terre, les outils d’un combat formidable se mettent en mouvement. Le sol tremble et des hommes marchent vers un changement. Au dessus de leurs têtes, quelques étoiles brillent suffisamment pour les diriger. Les loups hurlent au loin. « Final Destiny of the Gods ». Ici des énergies sans nom précis regardent les événements se dérouler lentement. On est dans un Black Metal où la guitare est bien présente. D’une structure lente et presque « Xhasturienne » tout se joue dans la profondeur. Le thème de l’absence de lumière est tout à fait respecté. Les hommes marchent de plus en plus vite sans pour autant aller jusqu’à courir. Impossible, leurs armes sont bien trop pesantes. Quelques chevaux noirs et libres se détachent en contre jour, la lune étant pleine cette nuit.
“The Mysteries That Bind The Flesh” nous décrit de manière précise la manière dont les créatures souterraines absorbent lumières et vies. Alors que toutes créatures terrestres fuyaient le noir, la mort, c’est un titre plein de force dans sa lenteur et sa complexité qui souffle sa fumée sombre sur des scènes de tuerie et de déchirement. La vie s’étiole à la manière d’une peau de chagrin, la souffrance et les cris ne font plus qu’un. « Infernal Divide », qui débute avec le vent et la pluie, marque une pause évidente dans ce carnage. Le clavier présent sur ce titre n’a rien de symphonique dans l’esprit. La parties vocales sont toujours d’une perfection hors du commun et ici. Nostalgie, espoir, aussi, espoirs volés, le cor d’une victoire possible raisonne dans l’air vicié.
“In Death comes the Great Silence”, et comment ce morceau ne peut être plus parlant. Le Silence de la Mort, la Mort faisant toutefois partie de la vie et de son cycle sans fin. Aller vers la lumière, en étant encore dans les grumeaux du noir. C’est un titre à l’allure victorieuse, alliant tonalités majeures, mineures, et d’une beauté sans précédent. Finesse, variances sonores et profondeur régissent ce morceau rempli de petits détails surprenants qui perfectionnent la liaison avec « What Hells await me ». Cet enfer brûlant dont on ne revient pas, il faut en effet s’y adapter. Hommes, chevaux coulent dans les lames de feu d’un Black Metal encore une fois d’une qualité parfaite. « An echo in our Legends » marquera l’exception qui fait la règle, il y a toujours un Homme qui sort du lot, sur un cheval blanc. Quand la masse humaine est sombre et noire, cherchant, marchant vers l’espoir d’une lumière plus clémente, quand la majorité tombe, happée par la boue et le feu, ce cheval blanc apparaît et montre un chemin. Ce titre est d’une structure rythmique plus découpée, et évolue surtout dans la vélocité et la technicité. Le dernier morceau, « Malediction », ressemble un peu au précédent bien que bien plus « final », plus abouti dans les refrains et surtout avec une guitare bien plus présente que sur les morceaux précédents. Une partie très Doom viendra ponctuer le morceau ce qui lui donne une puissance absolue. Le cheval blanc est arrivé dans une forêt fraîche, verte et bleue. Les hommes suivent.

Pour conclure sur « In the Absence of Light », je le conseille évidemment aux amateurs de Black Metal, mais également à ceux qui le découvrent ou qui ne connaissent pas le style. Très accessible, cet album n’en est pas moins très respectueux du style Black Metal, avec même quelques aspects avant-gardistes (présence de la guitare, structures surprenantes, effets variés). Même au niveau des mots, des titres, de l’Art Work, on retrouve maturité et cohérence.

Abigail Williams nous a juste créé un magnifique album.
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