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  Drowning the Light - Obscure Worship (2007)

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Crusard
M. Viril
Crusard


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 Drowning the Light - Obscure Worship (2007)  Empty
MessageSujet: Drowning the Light - Obscure Worship (2007)     Drowning the Light - Obscure Worship (2007)  I_icon_minitimeDim 4 Nov - 23:54

Drowning the Light - Obscure Worship

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 Drowning the Light - Obscure Worship (2007)  DTL-Obscure+Worship+%255Btape+2007%255D

Obscure Worship, cassette limitée à 33 exemplaires et produite chez Winterreich Records, est l'une des nombreuses demos de 2007 aux cotés de "Tormented Nights", et "Flames of Sacrifice" qui suit la sortie de 4 nouveaux albums du groupe la même année. On peut dire que la productivité de Drowning the Light vient du fait qu'il s'agit encore une fois d'un one-man band comparable à ZBT, Moloch ou Leviathan. Avec Drowning the light, Azgorh, le géniteur de ce projet solitaire, partage le titre du groupe australien de Black Metal dépressif le plus influent aux coté de Striborg.

Au premier abord, la pochette est un dessin représentant une silhouette vêtue de noir, sûrement Azgorh, qui est enfermée à l'intérieur d'une maison. Le soleil illumine le couloir où se tient le personnage, mais ce dernier semble agripper les barreaux d'une fenêtre vers laquelle il est tourné, comme s'il aspirait à sortir de là pour jouir de la liberté procurée par l'extérieur. Cette interprétation peut se rapprocher du titre de la compilation de 2003 intitulée "The Longing" qui se traduit littérallement par désir ou envie. Mais il s'agit d'un désir refoulé, inaccessible et entravé par la dépression et la solitude qui sont les inspirations centrales de l'œuvre de Drowning the Light. Le livret se déplie enfin sur un décor noir et blanc de plaines australiennes désolées et stériles, n'offrant aucune chaleur humaine à celui qui les contemple.

Obscure Worship ne se compose que de 5 tracks qui offrent environ 15 minutes d'écoute au totale. Les morceaux sont nommés par des chiffres romains "IX, X, XI, XII et XIII" et peuvent se voir comme des chapitres qui décrivent des passages de la vie d'Azgorh. Cette idée visant à penser qu'il s'agirait d'une histoire est corroborée par la tape " Poisoned Summer" de 2008, façonnée exactement sur le même modèle et reprenant la suite du nombre sur lequel s'achève "Obscure Worship".
Musicalement, la musique ne ressemble en rien à du Black Metal à l'exclusion des vocaux. Elle semble en réalité s'inspirer des Légions noires pour leur coté amateur et expérimental car, en réalité, le seul véritable morceau d'intérêt musical digne de ce nom est le "XI". Ce titre est à mon sens le plus remarquable de la cassette pour les émotions de nostalgie, de regret et de résignation qu'il parvient à transmettre. Les vocaux d'Azgorh y sont étouffés et graves comme si celui-ci gémissait tel un ermite malade au fin fond d'une grotte. Ses plaintes résonnent sur des bourdonnements très drones, qui, dans leurs distorsions et déformations communiquent toute la douleur ressentie par le chanteur. Des notes au clavier proches de celles d'un "Filosofem" de Burzum donneront toute la mélodicité dépressive au titre. Certains se demanderont comment un titre aussi drone et bruitiste peut porter autant de sentiments à l'auditeur. En fait, c'est justement le caractère branlant de la production, un aspect bâclé dans l'exécution des instruments témoignant d'une hâte névrosée et une souffrance véritable suant des vocaux, qui font que les intentions de Drowning the Light sont ici véritables, ce qui permet à l'auditeur de les vivre.
Par ailleurs, on constatera que les titres restants sont très minimalistes et ont une durée bien moindre par rapport à celle de "XI". Ces morceaux peuvent plutôt s'apparenter à des intros ou outros d'albums. On obtient ainsi des titre lumineux très coldwave comme "IX" dont l'aspect serein ne peut être qu'une sensation de satisfaction fugace issue d'une prise de drogue. Les synthés très présents mettent en valeur l'atmosphère nébuleuse et impalpable de la cassette. Certains titres révèlent une monstruosité proche de celle d'un Leviathan dans leurs déshumanition. Par exemple, le titre "X", à l'image d'un ZBT space ritual, est foncièrement bruitiste. Les vocaux sont totalement animaux. Azgorh grogne, crache, et dégueule pour un offrir un rendu saisissant. La cassette s'achève sur "XIII" où les ronflements émis par le spectre vocal d'Azgorh s'achèveront en un cri strident, celui du vampire reconnaissable qui fait toute la personnalité de Drowning the Light.

Obscure Worship est une excellente cassette qui ravira les nostalgiques des légions noires. C'est une œuvre anti-musicale qui est une expérience personnelle à travers la douleur intérieure de son compositeur.
Le minimalisme et le travail en apparence négligé en rebuteront cependant plus d'un.



Crusard
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