Bon, ras le cul des chroniques interminables sur un seul opus... j'ai pris trois sorties Regain, bon, c'est pas très underground, tout ça je vous l'accorde, et j'ai pondu ça comme ça... ça c'est fait
Sorties Regain Records, Morgan VS Odhinn
Réaliser des croisements de chroniques, cela ne m’arrive jamais. Donner corps à ces trois analyses dans la même demi-journée prendra du temps quelque en soit la forme, mais quitte à tenter la tri-chronique, je me propose de vous donner une bonne idée de ce qui vous attend avec Regain Records en matière de Metal Extrême. J’aime bien ce petit label, toujours bourré de belles surprises.
D’un côté, « Death Wolf », de Death Wolf ( !). Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce groupe, n’en soyez pas désolés, c’est normal. Morgan Steinmeyer Håkansson est à l’origine de ce projet initialement nommé Devils Whorehouse. Le nom « Death Wolf » n’apparaît que pour accroître encore les thématiques de force et d’agressivité, selon l’auteur. Même pas peur. Mais là, je ne vous apprends rien, l’album est déjà sorti depuis quelques jours. Morgan différentie bien Marduk du reste de ses projet et ça n’est pas un défaut bien au contraire, je viens d’écouter l’excellent EP « Iron Dawn » (sortie, 30 Mai 2011) et mes enfants, ça, ça déboîte. Du Marduk dans sa continuité qui ne laisse cependant rien présager sur le contenu d’un nouvel album. En effet, Mr Steinmeyer précise que chaque EP est un cadeau pour les fans, un petit bijou dont aucun morceau ne se placera sur l’opus à suivre.
Tandis que Morgan joue avec les chars, je découvre de l’autre côté Horde of Hel, un groupe que je connaissais mal. Soit dit en passant vu la partie gauche de leur page Myspace, ils ont l’air plutôt remontés. Voici la description des membres du groupe ; KILLERS, ANTI SOCIAL BEINGS, PREDATORS, DICTATORS, PSYCHO, MANIACS, ULTRA RADICAL TERRORISTS, SADISTIC ANTI HUMANS, PEOPLE OF SURT, PEOPLE OF THE BLOOD!!!!!!!!! A vos souhaits, doucement, les gars. Enfin, le gars car John Odhinn Sandin semble être l’unique fondateur de Horde of Hel, mes sources m’annoncent que l’identité des autres membres n’aurait, et ne sera jamais… dévoilée. Soit, no comment.
Alors ce « Death Wolf »: Pas de Black Metal ici mais, si je me concentre sur le contenu des 12 morceaux de cet album c’est riche et plein d’énergies. Malsaines, je n’irai pas jusque là. De la part du fondateur d’Abruptum, j’ai connu ambiances sonores plus noires, si vous voulez. On a affaire néanmoins à un sacré mélange de décibels sous forme de Thrash,, souvent quelques accents Punk et une belle vélocité dans l’exécution des morceaux. Rien que l’enchaînement des trois premiers titres, se déroule sans anicroches et… zut alors, c’est que je ne déteste pas, surtout l’excellent « The Other Hell ». J’ai mis quelques minutes à me faire à la voix de Maëlstrom mais ça passe et j’en souris même par moments, j’aime beaucoup cette énergie sans faille (parfait au réveil)
En effet, aucun rapport avec le « Warschau 2 », le premier morceau de l’EP « Iron Dawn » de Marduk. Ce titre ne ralentit pas une seule seconde, pas une seule, du Black Metal extrêmement précis, clair et très efficace. « Wacht An Rhein Drumbeats of Death » possède le même gabarit à peu de choses près, un peu plus lourd cependant ce que j’adore. Ouff ! Cet EP s’achève avec un titre de génie (« Prochorovka ») comme le groupe a pu nous en sortir sur ses derniers opus. Puissant, lourd et chaotique. Génial !
Horde of Hel s’excite également sur ses instruments (sur 12 titres également) et ma foi, le Black Metal de « Likdagg » est alléchant (sortie, 20 Mai). Le furieux mais rythmé « Herrens Tid » sans aucune intro, le superbe et lourd « Smärtans Vapen » qui nous rend le plaisir d’un Black Metal posé, torturé à souhait, et « Work of the Holy » un interlude des plus mystérieux. « Förintelsens Flod » dégage ses sons mineurs et riffs cracheurs avec tact, « Riv Livets Tron » qui suit avec puissance, lenteur et complexité technique captivante puis « Med Vapen i Hand » dans la même veine rythmique. « Likdagg » est réellement prenant, un concentré de Black Metal profond, technique et cohérent.
Tandis que Death Wolf rétorque avec « Morning Czar Shineth », qui dégage le son de la basse de Morgan avec intensité, plus lent, aux accents « Candlemassiens » et doté d’une ligne de fond simple mais terrible… « Ironwood » se calant ensuite dans le même Tempo massif avant l’énergie déployée de « Sword and Flame » et son côté très expérimental dans le choix de ses gammes et variations de riffs. Ca tient la route, mes enfants, et comment ! « Wolfs Pallid Sister » plus arraché (quelle voix !), le chuchoté « Ramsvart », le déluré et très beau « Unto Dying Eyes », le bondissant et court « Black Mark », le terriblement génial, surprenant et fascinant « Coming Forth By Night » et un final sur l’explosif (c’est peu dire) « Dawn of Flesh ».
Odhinn et « Likdagg » n’ont pas dit leur dernier mot avec un titre éponyme débutant dans les tréfonds d’un puis. Interlude majestueux digne d’un début de concert, ma foi, avant l’excellent « Celebration » et son tempo enivrant, « Döden Regal » qui va encore plus loin dans les profondeurs de l’album (quoi qu’attention à ne pas aller trop loin dans les arrangements vocaux…), « Linvents Tid Förbi » qui frôle le statut de merveille, abyssal, magnifique et ambiant… « Dömd Frölös » montant… encore plus haut sur cette pente sombre, douce qui semble phagocyter quiconque voudrait s’en dégager… et enfin « Hären », dérangeant, expérimental et fascinant dans l’interprétation d’une souffrance physique sans nom. Ce morceau plaira aux plus extrêmes d’entre nous.
Le souci majeur dans cette chronique 3 en 1… est que malgré moi, la trilogie Regain Records choisie ici est d’excellente qualité. Marduk avec son bolide d’EP (attention, 500 vinyles disponibles uniquement…), Morgan et un Death Wolf absolument délicieux, et enfin la noirceur sans limite de Horde of Hell, interprétée avec finesse et maturité.
Très belles découvertes, sincèrement.