La voici, j'aime écrire des conneries à mes heures perdues
Pour ceux qui penseraient que je suis cinglé une fois la lecture terminée, sachez une chose : vous avez raison.
Julien était franchement curieux de savoir quelle était la fameuse surprise que lui réservait Dylan pour cette soirée entres pote. Ce dernier avait paru franchement excité au téléphone.
Alors qu'il progressait dans l'allée du bois fleuri à Tuile-sur-Pine, lieu où Dylan habitait avec ses parents et son vieux grand-père, Julien passait en revue toutes les éventualités possibles.
Des putes ? De la cocaïne de qualité ? Une bouteille de whisky 16 ans d'âge ? Ou peut-être avait-il invité cette bonne vieille victime de l'époque du collège, Mazarin, pour qu'il endosse le rôle ingrat du con de la soirée.
C'est alors que Julien eu un mauvais pressentiment, il y avait quelque chose de pourri dans l'air. Il ne pouvait se l'expliquer mais néanmoins cette sensation était bien ancrée au fond de lui. Le fait qu'il aperçoive un chat noir errant alors qu'il pénétrait sur le patio de la maison de Dylan acheva de le convaincre qu'une couille allait ponctuer la soirée.
Julien sonna. Des bruits de pas de pas se rapprochant de la porte se firent entendre de l'autre côté de celle-ci. La fente à boîte aux lettres situé en bas de la porte s'ouvrit et une voix en échappa.
-"Le mot de passe !"
Un rictus se dessina au coin de la bouche de Julien, il dit :
-"Bite de velours !
- J'ai pas entendu, faut que tu le dises à la fente !"
Julien émit une réserve un court instant mais fini par consentir à mettre un genou a terre pour parler dans la maudite fente.
C'est alors qu'il y aperçu un derrière poilu. Il n'eu même pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que ce derrière lui lâcha un énorme pet bruyant et humide au visage. Julien se releva en hâte tandis que Dylan remontait son pantalon et ouvrait la porte, hilare au possible. Julien, remonté lui dit :
-"Bordel ! T'es vraiment trop con !
- Ça c'est pour la fois où t'as mis un entonnoir dans mon cul et pissé dedans quand j'étais ivre mort.
- Bon ça me va, on est quitte. Alors c'est quoi cette surprise ?"
- Ça !"
Dylan, avec une fierté à peine masquée, brandit une planche de oui-ja pour la montrer à Julien.
- "J'ai trouvé ça en fouillant le grenier. On va délirer mec !
- Attends t'es sérieux ? Tu crois vraiment à ces conneries ? Enfin... Si jamais c'est pas des conneries, ça peut être vachement dangereux apparemment.
- Dangereux ? C'est qu'une planche de bois à la con. Je crois pas réellement à ces foutaises mais s'il y a quelque chose auquel je crois, c'est qu'on va se taper de bonnes barres. Mes darons sont pas là, il y a que l'autre vieux débris mais tu le connais, il nous fera pas chier. Aller amène toi."
Julien et Dylan pénétrèrent dans le salon. En effet le vieux ne risquait pas de les faire chier. C'était un très vieil homme qui avait perdu l'usage de ses jambes, de la quasi-totalité de sa parole et très certainement de sa tête aussi. Il passait ses journées sur son rocking chair, le regard dans le vide et marmonnant de temps à autre des choses à la limite de l'inintelligibilité. Dylan planquait son herbe sous son cul, le vieux ne bronchait pas, il ne le pouvait pas. De fait, on aurait facilement confondu le vieux débris avec un meuble vétuste.
Dylan posa la planche de oui-ja sur la table du salon puis se dirigea vers le vieux. Il alluma un joint et demanda :
-"Alors papy, ça gaze ? Tu veux une soufflette ?"
Pour seule réponse, il obtint un bruit difficilement identifiable. Il pris une très grande bouffée de son joint et, le regard méprisant, recracha la fumée au visage du vieil homme.
Ensuite il se retourna vers Julien et déclara avec un flegme légendaire :
-"Bon aller, on s'y met."
Ils éteignirent les lumières et allumèrent quelques bougies.
Puis le moment était venu, ils posèrent chacun deux doigts sur la goutte. Dylan se racla la gorge puis prononça plusieurs fois :
-"Esprit, es-tu là ?"
Evidemment pas de réponses, Dylan s'impatienta :
-"Esprit répond putain de merde !"
Les flammes des bougies vacillèrent. Le vieux émis un couinement étouffé. Et la goutte se déplaça sur le "OUI". Julien, incrédule, dit :
-"Bon ça va, arrête tes conneries.
- C'est pas moi putain, j'ai rien fait !
- Bordel Dylan arrête de te payer ma trogne, c'est lourd !"
Dylan se tourna vers son ami et dit sur un ton ferme, le visage crispé et la mâchoire serrée :
-"Je te dis que c'est pas moi."
Julien senti son sang se glacer : Il avait compris que son pote ne mentait pas. Dylan détourna lentement sa tête du visage de Julien pour regarder plus en l'air dans la vide et dit, plus sérieux que jamais :
-"Qui est avec nous en ce moment ?"
La goutte bougea de nouveau à un rythme frénétique, mais Julien et Dylan étaient suffisamment concentré pour assembler les lettres désignées par celle-ci.
-"N... I... Q... U... E... Attends putain, c'est sérieux ça ?"
Non, Dylan n'avait pas rêvé, l'esprit, ou quoique ce soit d'autre, lui avait dit "Nique ta mère". Julien ne savait plus quoi penser, il restait muet, le regard qui faisait le va-et-vient entre son ami qui contenait son énervement et la planche de oui-ja.
C'est alors qu'il eu une idée, et s'empressa de demander :
-"Est-ce que l'un d'entre nous est gay ?"
La goutte se rapprocha en un éclair de Dylan. Ce dernier, le visage déconfit, se tourna vers Julien et fit "non" de la tête énergiquement. Finalement, il se décida à clore la séance, ça commençait à tourner au vinaigre :
-"Merci ma couil... euh... merci Monsieur l'esprit. Nous mettons un terme à cette séance. Au revoir."
L'esprit ne l'entendait pas de cette manière. La goutte s'agita et se mis à décrire des bites sur la table de oui-ja. Julien et Dylan avaient perdu tout contôle.
Les flammes des bougies vacillèrent à tel point qu'elles s'éteignirent toutes. Le vieux débris émis un couinement inhabituellement fort, et la pénombre qui s'était installée n'empêcha pas les deux amis de le distinguer se dresser sur ses deux jambes - chose impossible - et prononcer de manière parfaitement intelligible - chose tout aussi impossible :
-"Il est là. Il va vous baiser. Vous êtes dans la merde."
Suite à quoi il s'affala de nouveau sur son siège en émettant de nouveau un couinement.
Dylan se mis à être pris de tremblements incontrôlables. Julien, inquiet, lui demanda :
- "Ça va mon vieux ?
- J'ai... J'ai la bite qui va exploser putain ! J'ai une érection de cheval bordel de merde !"
Dylan bondit de sa chaise, la renversant au passage, et se mis entièrement nu en un temps record. Une fois cela fait, il se tourna vers Julien et hurla :
-"Je vais aller casser des culs ! Je vais violer tous les culs de la ville ! Ce soir des culs vont saigner !"
Il émis ensuite un rire très bruyant et malicieux, ce qui ne manqua pas de terroriser Julien. Ensuite, il se rua vers la fenêtre et bondit dehors en brisant cette dernière sur son passage. Sa voix se fit encore entendre un moment alors qui était dehors :
-"Casser des culs ! Casser des culs ! Casser des culs !"
Julien, en sueur, se rua vers l'interrupteur et ralluma la lumière. Il ne comprenait absolument rien à ce qui venait de se passer.
Il frotta sa bite contre le visage du vieil homme et appela la police.