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 Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)

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MessageSujet: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeJeu 28 Juil - 20:46

Voici le grand feuilleton que je prépare, en plusieurs épisodes afin que vous le lisiez sur la plage! Donnez vos impressions! C'est aux relents auto-biographiques et ça me permet de me libérer de ma dépression. Un message par épisode! Bonne lecture mes chéris!

SUICIDE

Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) 693px-Edouard_Manet_059

Il était bientôt minuit. C'est l'heure où je suis venu au monde, et j'avais décidé que ce serait également l'heure à laquelle je le quitterai. Un revolver étincelant était posé sur mon bureau, chargé, prêt à me trouer la tête dès que j'aurai achevé la dernière rétrospection amère que je faisais sur ma vie.
Je m'appelle Kurt Gunther, nom qui restera encore quelques temps gravé dans la mémoire collective comme étant celui d'une loque incapable avant d'être définitivement oublié. J'ai grandis dans une maison située dans le même quartier où je vis à présent.
Étant fils unique, j'ai baigné dans un profond sentiment de solitude qui m'a forgé au fil des années un caractère asocial, ce qui explique le sentiment d'aversion que j'ai toujours éprouvé vis-à vis de mes pairs.
À l'école, j'étais un élève assez moyen, préférant rêvasser plutôt que de prêter attention aux cours. J'errai seul dans les cours de récréation tout en parvenant à passer inaperçu aux yeux de mes camarades. On m'a simplement appris que j'étais un perdant. Les professeurs ont à plusieurs fois convoqué mes parents, pensant que j'étais autiste. Mais ils avaient tort. J'étais simplement en fuite dans mon imaginaire que je considérais comme l'espace intime où je pouvais assouvir chacune de mes envies. C'était l'époque où j'étais encore sain et heureux.
C'est vers mes douze ans, au moment où m'a sexualité a commencé à se développer que ma vie a basculé. Je découvrais à cette époque un nouvel outil de mon corps dont les fonctions étaient déjà présentes à l'état latent. Des fantasmes érotiques s'étaient alors incrustés dans mon imagination débridée. Je percevais des images nouvelles que je ne comprenais pas et dont j'avais honte. Dans ces moments là, mon outil grandissait inexplicablement. Je ne savais pas comment utiliser cet instrument qui devenait de plus en plus gênant. Alors j'ai voulu me débarrasser de mon fardeau, et j'ai abîmé mon jouet, le déchirant jusqu'à ce qu'il devienne inutilisable. J'ai perçu dans cet instant un étrange mélange de douleur et de plaisir. Je me suis sentis satisfait, et beaucoup plus léger dans les cinq années de ma vie qui ont suivi.
Par la suite, à la fin de mon adolescence, j'ai immensément regretté mon acte. Je me suis longtemps interrogé sur les raisons qui m'ont poussé à le faire. Aujourd'hui encore, je me lamente sur ce que j'ai fait de mon corps. J'ai maintes fois rêvé d’avoir découvert la possibilité de remonter le temps et de changer le cours des choses. Mon remord m'écrasait. Je pensais pouvoir me repentir en me fracassant le crâne contre des murs, mais j'avais commis l'irréparable. Je n'en ai jamais parlé autour de moi. Je ne savais pas comment l'expliquer et j'étais effrayé par la réaction des gens. Mon sexe ne ressemblait maintenant plus qu'à un morceau de chair pendouillant encore tout juste capable d'uriner. Je craignais qu'une ablation serait nécessaire si le médecin constaterait les dégats. L'angoisse de la castration me tourmentait. Je pense finalement que ma dépression qui en résulte est incurable.
Un jour, mon père est parti à la guerre et n'est jamais revenu. Je ne l'ai pas pleuré car j'avais cet autre problème qui m'angoissait davantage à ce moment là. Ma mère et moi avons encore vécu quelques années monotones et tristes dans le manoir. Chaque jour était identique au précédent. Il n'y avait aucun moment de joie que nous partagions ensemble. Nous avions l'air de nous ignorer mutuellement. Après l’école, j’ai fini par décrocher un boulot à l'usine de la ville. J'étais soulagé de pouvoir travailler à l'écart des autres ouvriers. Comme il me suffisait seulement de répéter les mêmes gestes mécaniques sans donner trop d’attention à l’ouvrage; je pus ainsi m'évader mentalement par delà des cheminées, loin des fourneaux et de la terre.
J'avais progressivement retrouvé mon équilibre dans cet environnement jusqu'au jour où ma mère s'est suicidée. Il était tard et je rentrai d'une journée de boulot accablante. La maison était paisible, et je ne trouvai pas ma mère dans le salon, somnolante devant sa télévision comme à son habitude. Je l'appelai dans toute la maison, attendant qu'elle me révèle sa présence. Je l'ai trouvé dans sa chambre, pendue à une poutre du plafond. Elle devait être morte depuis un moment déjà, car la lividité avait gagné son corps. Ses joues étaient violacées de sang séché, et sa langue pointait lamentablement vers le sol. Elle faisait pitié à voir. Notre maison est depuis restée inhabitée, et je fus intégré dans un nouveau foyer. Ma nouvelle famille d'accueil n'était pas ce que j'avais espéré, et j'ai aujourd'hui coupé tous les ponts avec celle-ci.
J'ai rencontré par la suite Verena, une pauvre fille frigide que j'ai épousé dans l'angoisse de ne pas finir mes jours seul. L'idée d'avoir une progéniture en me faisant l'amour ne l'a heureusement jamais effleurée. De toute façon, elle ne m'attirait pas, ni physiquement, ni spirituellement. Elle passait ses journées à regarder des émissions de téléréalité sur sa télévision en se goinfrant d'antidépresseurs et c'était tout ce qui comptait pour elle. Tout comme moi, elle n'avait aucun ami. Verena était une fille laide, inerte et superficielle. Je jubilais à l'idée qu'elle devienne veuve après mon suicide. Au moins, elle serait obligée de se bouger le cul pour trouver du boulot.
En outre de mon mal être de longue date, c'est un licenciement récent qui vint accentuer mon désespoir. Un type était venu me provoquer, m'invectivant avec ses potes au bar de l'usine. Je ne me suis pas contrôlé, et je l'ai tabassé. J'ai rapidement été convoqué au bureau du patron qui m'a gentiment expliqué qu'il ne tolérait pas un tel comportement au sein de son entreprise. Je me suis retrouvé sans emploi jusqu’au soir de mon suicide. J’avais l’intime conviction que je ne réussirai plus à en retrouver. La vie ne valait pas la peine d'être vécue. J'ai écouté en boucle quatre ou cinq fois l'album Rose Clouds of Holocaust de Death in June qui était l'un de mes disques préférés. Je n'ai pas pensé à laisser un message d'adieu ou d'explications en ce qui concernait mon geste. J'éprouvais seulement l'envie de m'en aller rapidement et sans douleur. Le plus tôt était le mieux. Je n'étais même pas impatient ni même curieux à l'idée de savoir ce que je pourrais voir de l'autre côté. J’étais persuadé qu’avec la mort venait le néant. Ça n'avait plus aucune importance à présent. Les chiffres rouges du radio réveil se rapprochaient inexorablement de la date fatidique. J'avais atteint le point de non-retour. Il était impossible pour moi de revenir sur ma décision. J'espérai mourir sur le coup. J'ai saisis le revolver et j'ai pressé son canon sur ma tempe gauche. J'ai attendu en regardant les minutes s'écouler. Minuit sonna. J'appuyai sur la détente. J'ai sentis la balle vriller mon crâne. La douleur s'est propagée dans tout mon corps et je me suis senti expirer dans une ultime étreinte avec la mort.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeJeu 28 Juil - 20:47

Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) 195068-cette-photo-diffusee-police-montre

Dans l'état inconscient où je me suis retrouvé, j'ai vu défiler des images agréables de ma vie et des symboles du passé qui tourbillonnaient dans un maelström de lumière irisée. J'ai sentis une sorte de magma rouge et visqueux brûler mon crâne, propageant une douleur diffuse dans tout mon corps. Je ressentais des picotements sur la peau comme si j'étais sous anesthésie. Au bout d'une durée indéfinie, j'ai été tiré par le bas, comme si une main invisible agrippait mes épaules pour me faire tomber. Les visions diffuses ont alors laissé place au visage éteint de Verena qui se penchait vers le mien. Je pouvais respirer son souffle moite et fétide dont l'odeur me rappelait toujours celle d'une cuvette de chiotte après une violente diarrhée. Je crus que je m'étais trompé sur ma conception de la mort et que j'avais atterri en enfer. J'étais couché sur mon lit, dans notre chambre. La présence de ma femme me dégoûta comme jamais auparavant.
«Éloigne-toi de moi, salope!» marmonnai-je entre mes dents.
J'allais déplier ma jambe pour lui assener un coup lorsqu'une sensation cuisante déchira ma cuisse. Verena battit en retraite avec ce regard hagard de biche apeurée dans les yeux qu'elle adoptait systématiquement lors de mes moments d'irritation. Elle se tint muette quelques instants, le temps que je reprenne mes esprits. En approchant les mains de mon crâne, je pouvais ressentir comme une matière douce et soyeuse. J'ai pensé au départ qu'il s'agissait du contact mou et visqueux de mes chairs à vif mais je compris rapidement que Verena m'avait emballé le visage de bandages dans l’intention de me guérir. La douleur que je ressentais était trop réaliste pour que je sois mort, et je compris alors que j'avais survécu. À ce moment je me suis senti très malheureux. J'avais non seulement raté ma vie, mais aussi ma mort. Quelque chose cognait au fond de mon cerveau contre la paroi de mon crâne. Quelque chose s'y dilatait et irradiait ma tête par des vagues de douleur successives.
«Tu as essayé de te suicider en te tirant une balle dans la tête, murmura Verena.
-Ça je le sais! Aboyais-je. Qu'as-tu fait de du revolver?»
En tournant les yeux vers elle, je me suis rendu compte qu'elle tenait au centre de la paume de sa main la balle ensanglantée que j'avais utilisé pour me tuer.
« Comment a-t'elle fait pour ressortir de ma tête? L’ai-je interrogé. Je n'arrive pas à croire que tu l'ais retirée de là où elle s'est logée.
-La balle semble avoir ricoché sur ton crâne au moment de l'impact, répliqua t'elle après un moment de silence. D'après ce que je vois, elle a dessiné un cercle le long de ta tête pour ressortir par le cou où j'y ai aperçu un trou. Tu as eu de la chance qu'elle n'ait pas perforé ta jugulaire dans lequel cas tu serais en train d'agoniser à l'heure qu'il est.»
Je tâtai alors mon cou, et j'y rencontrai une légère fissure qui propageait des secousses le long de mes doigts. J'ai soudainement eu peur que cette cruche ait appelé les médecins ou l'usine pour leur annoncer mon geste. J'ai eu peur pour ma réputation, moi qui voulais mourir avec honneur. Je ne voulais surtout pas que l'on vienne m'ennuyer par des visites ou des consultations médicales. Je sais me débrouiller tout seul.
«As-tu prévenu quelqu'un de ce qui s'était passé? Depuis combien de temps suis-je ici?
-J'ai seulement dit au médecin que tu avais reçu un sévère coup sur la tête. Il attend ton appel pour prendre avec toi dans les prochains jours. Personne d'autre que moi n'est au courant de ce qui s'est passé. Je t'ai allongé ici il y a trois jours et tu n'as...
-Comment ça trois jours? Ne me dis pas que tu m'as laissé crever ici depuis tout ce temps sans avoir eu l'idée de m'emmener aux urgences? Tu n'es qu'une pauvre pétasse. Tu ferais mieux de te casser avant que je te fasse agoniser à mon tour quatre jours sur ce lit.»
À ces mots, Verena s'enfuit dans le couloir et dévala les escaliers en sanglotant. En fait, j'étais intimement satisfait qu'elle ne m'ait pas transféré à l'hôpital pour me soigner, mais je préférais faire en sorte qu'elle se sente toujours coupable de ses décisions, qu'elles soient justes ou non. Je n'ai jamais su la remercier pour quoi que ce soit et il me fallait à chaque fois la rabaisser. Je me serais senti sali si je lui aurai une seule fois adressé un mot agréable et sympathique. Je ne pouvais communiquer avec une telle conne que par la violence et le mépris. C'était le moyen de me sentir fort et puissant pour la première fois de ma vie.
La maison demeura noyée dans un silence mortuaire pendant de longues heures. Je restai allongé sur le lit, tentant de canaliser la douleur en me tortillant de temps à autres dans l'espoir de trouver la position idéale qui m'aurait procuré une sensation fugace de confort. Je fixais les ombres des arbres de la cour qui s'allongeaient sur le mur au fil des minutes qui s'écoulaient, changeant de taille selon la position du soleil dans le ciel à tel moment de la journée. L'astre dardait ses rayons vers moi, prolongeant ainsi sadiquement ma souffrance, mais je n'avais pas encore la force de me lever pour tirer les rideaux.
En plein milieu d'après-midi, le téléphone installé sur ma table de nuit sonna. Il devait être environ quatorze heures car j'entendais l'insipide générique du feuilleton préféré de ma femme résonner dans le salon. Je tendis avec difficulté le bras et décrochai le combiné.
«Ici Gunther à l'appareil. J'écoute, déclarai-je d'une voix encore bredouillante.»
Une voix impersonnelle au ton ferme mais lointain me répondit.
«Bonjour Kurt. J'espère que tu vas mieux à présent, répondit l'homme au bout du fil.
-Comment connaissez-vous mon nom? Et qui êtes vous d'abord?
-Je me nomme Wilhelm.
-Je ne connais personne qui porte ce nom et je n'ai pas le temps de discuter. Au revoir.»
Je reposais le combiné. Verena s’était manifestement trompée quand elle affirmait que personne n'était au courant de ce qui m'était arrivé.
Au bout d'une heure, je me sentis capable de me lever. Je me déplaçai en titubant vers la salle de bains. La glace au dessus du lavabo me renvoya le reflet de mon visage d'hyène galeuse. Un casque de bandages maladroitement enroulé enveloppait intégralement la partie de ma tête de dessus mes sourcils. Une grosse tâche de sang séché ayant l'envergure d'une carte de l’Allemagne s'était élargie sur ma tempe où la balle avait ricoché. Des bouquets de poils imbibés de sang s'étaient développés çà et là le long de mes joues et sous mon menton, mais je n’avais pas envie de me raser. La vieille cicatrice de ma lèvre supérieure, mise en valeur par la clarté des murs de cette pièce, avait désormais l'épaisseur d'un frenulum brun qui s'enfonçait dans mes narines. Mes yeux gris exprimaient tous les tourments intérieurs qui inondaient mon cerveau depuis l'enfance, tourments que seul moi pouvais comprendre.
En descendant au salon, j'aperçus Verena couchée à la façon d’un animal pestiféré sur le canapé. Je lui demandai qui était ce Wilhelm qui m’avait appelé, mais elle me répondit qu'elle ne le connaissait pas. Elle était de nature si naïve et stupide que je la savais incapable de me mentir. Je me décidai enfin à téléphoner au médecin. Sa secrétaire conclut le rendez-vous avec moi le lendemain matin à dix heures. Je suis ensuite retourné m'allonger le reste de la soirée sur mon lit, sombrant peu à peu dans un sommeil sans rêves.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeJeu 28 Juil - 20:48

Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) 220px-Various_scalpels


La nuit venue, je fus réveillé à plusieurs reprises par une étrange pulsation qui tambourinait dans ma tête. Ce n'était pas de la douleur, mais un sournois sentiment d'oppressions qui montait et redescendait successivement comme une vague. Verena dormait sur le côté à l'autre bout du lit, en me tournant le dos. Dans ces moments, j'avais l'impression qu'une paire d'yeux m'épiait depuis l'obscurité de la porte de la chambre entrouverte. Lorsque je me levai pour aller intercepter la chose qui m'observait, un bruit de pas étouffé se faisait entendre dans les escaliers, comme pour fuir à mon approche. On aurait dit le galop d'un cheval. Au loin, il me semblait entendre de temps en temps une femme folle qui hurlait mon nom, en parcourant les rues de quartiers lointains, dansant au rythme des battements de mon cœur. Sa voix me rappelait celle de ma mère. J'attribuai ces phénomènes à mon imagination encore sous le choc de l'incident sans m'inquiéter davantage.
Je me suis réveillé dès l'aurore du jour suivant. Tout se déroula comme d'habitude. Je tirai Verena du lit qui ronflait encore pour qu'elle s'affaire aux tâches ménagères que lui imposait son sexe. Quant à moi, je me suis isolé afin de fumer quelques cigarettes dans la véranda avant de me préparer pour aller chez le médecin. J'ai indiqué quel repas ma femme devait me préparer pour midi, puis je suis sorti pour assister au rendez-vous fixé à dix-heures. Le cabinet du docteur était situé dans mon lotissement, à quelques pâtés de maison et je m'y rendis à pied.
Le temps était morne et triste, et le ciel menaçait de pleuvoir à tout moment. Des bourrasques de vent fouettaient mon visage; et parfois je frappais du pied dans un caillou, le faisait ricocher sur la chaussée, dans l'un de ces désespoir de vivre, qui vous noie, on ne sait pourquoi, d'une profonde détresse menant à une nouvelle envie de suicide. Je passai devant mon ancienne maison, celle où ma mère s'est donné la mort. Des herbes folles ont envahie le jardin, et du lierre tapisse désormais le sol, et grimpe sur les murs comme le ferait une infection. Le manoir avait déjà à l'époque une allure triste. Il est maintenant vide et délabré, et se dresse à mes yeux telle la cicatrice d'un passé à jamais révolu. Pourtant, j'aperçois une lueur à la fenêtre de mon ancienne chambre. Un squatter s'y est peut-être introduit. À la fin, j’ai pensé que ce n’était qu'un reflet venu de l'extérieur.
Je continuai mon chemin, et arrivai un quart d'heure plus tard à la salle d'attente du cabinet. C'était une pièce carrée, exigüe et sans fenêtres. Les murs blancs renvoyaient la lueur crue des néons, imprégnant le lieu d'une atmosphère froide et médicale typique aux hôpitaux. Il y régnait une fugitive odeur de maladie mêlée de putréfaction. Quelques misérables personnes âgées aux mains déformées par l'arthrite étaient assises sur des bancs. Debout, une femme au corps opulent s'appuyait face à moi, le dos au mur. J’ai pensé qu’il s’agissait sûrement encore d’une fille ne parvenant plus à poser son cul sur une chaise à cause de son anus déchiré et ruisselant de sperme qui s'est retourné comme un gant au terme de multiples sodomies. Je me suis assis sur un banc inoccupé situé le plus loin de ces viandes humaines qui me dégoûtaient.
J'attendis pendant quelques minutes, l'air grave, m'assoupissant peu à peu tout en fixant le sol, comme le ferait un condamné à mort qui attend l'heure de son exécution. Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit d'une rapidité surnaturelle, et un nouveau patient se faufila dans la salle, tout en flottant. Il se dirigea vers moi, fulgurant tel la foudre. Lorsque son corps me toucha, je perçus comme un choc électrique et l'individu s'évapora comme par enchantement. Au même instant, je sursautai comme une personne endormie se réveillant d'un mauvais cauchemar. L’une des vieilles femmes à côté s'inquiéta de ma réaction et me demanda si j'allais bien. J'étais apparemment le seul à avoir été témoin de la venue de cette personne. Mon hallucination fut si fugace que j'ai à peine eu le temps d'entrevoir la chose qui a fondu sur moi. Je pourrais simplement affirmer que la taille de l'homme avoisinait les deux mètres. Il était en outre vêtu d'un vieux caban poussiéreux, et son visage sévère était noyé sous une imposante barbe noire. Je n'ai jamais vécu ce type d'expérience auparavant. Effrayé, je tâchais de ne plus m'endormir et m'occupai en tirant un livre de ma poche.
Quand je fus seul, et après un temps incroyablement long, le dernier patient sortit enfin et le docteur vint me chercher. C'était un homme qui avait dans la quarantaine, le crâne chauve et muni de lunettes épaisses. Il avait la réputation d'être souriant et toujours affectueux avec ses malades. Il me serra amicalement la main, comme le ferait un camarade de régiment. J’avais l’intention de mentir afin qu’il ne sache pas la vérité. Je voulais que toute cette mascarade cesse au plus vite.
Je pris place sur le siège face à son bureau, et il prit la parole:
« Il va falloir que j’examine votre blessure. Laissez-moi y jeter un petit coup d’œil. Comment est-ce arrivé ?
-J’ai été pris dans une fusillade entre deux feux au beau milieu de la rue. La balle a ricoché sur mon crâne.
-En effet, c’est un bien fâcheux incident. Dans ce cas vous auriez du être immédiatement transféré aux urgences. Quoi qu’il en soit, n’ayez crainte. Je vais regarder et pouvoir en décider si une hospitalisation doit s’avérer nécessaire.»
Il avança sa main vers mon front et déplia délicatement mes bandages qui retombaient sur mes joues. Il pointa une espèce de petite lampe à halo sur mes plaies, puis avança quelques outils tranchants en métal sur ma blessure.
« -Si vous avez mal, contentez-vous de lever la main.
-D’accord, mais dites-moi, docteur, c’est grave ?
-Pas de panique. Il n’y a rien de bien méchant. En réalité, j’ai simplement quelques vérifications à faire. »
Il tritura quelques instant dans les anfractuosités causées par l’impact de la balle, balayant la surface osseuse de mon crâne avec je ne sais quelle sonde ou instrument médical. Ses manipulations chatouillaient mon cerveau fébrile. J’étais assez perturbé à l’idée qu’il soit en train de trifouiller à la façon d’un parasite biologique dans ma tête. Je fermai les yeux quelques secondes, et tentai de vider mon esprit. Tout à coup, il rejeta les bandages sur ma tête, et je m’apaisai peu à peu.
« C’est parfait monsieur Gunther. Il n’y a vraiment rien de cassé. Vous serez remis sur pied d’ici quelques jours, tout au plus.
-Je vous remercie, je commence déjà à me sentir mieux à présent. »
J’allai me lever, mais quelque chose dans l’attitude du médecin me glaça soudainement. Son comportement avait changé. Maintenant, il m’observait d’un regard accusateur, ayant l’air de lire dans mes pensées et de me mettre à nu. Je rougis, et je me résolus alors à tout lui raconter.
« Je suis confus, bredouillai-je. Je n’ai pas osé vous avouer que j’ai en fait tenté de mettre fin à mes jours en me tirant une balle dans la tête.
-Je le savais dès la minute où vous êtes entrés ici. Non, ce n’est pas ça que je veux vous entendre dire. Vous avez une chose bien plus importante à m’avouer. »
Nous demeurâmes muets quelques instants. Il sépara chacune de ses syllabes d’un ton incisif et calculateur. Je réfléchis un long moment. Je ne savais absolument pas de quoi il pouvait parler. J’étais pétrifié sur place. Il rompit le silence le premier. Ses paroles m’anéantirent alors complètement.
«Dommage, a-t’il soupiré. Vous nous avez joué la comédie pendant des décennies. Je connais votre secret le plus intime. Si vous vous êtes suicidé, c’est pour une seule et bonne raison qui remonte à votre puberté. Ce que vous avez fait de votre corps à cette époque a alors eu des effets destructeurs sur votre santé physique, puis mentale.»
Chacun de ces mots firent l’effet d’autant de coups de stylets assenés sur mon bas-ventre. Je ne pouvais imaginer un seul instant qu’il ait pu deviner le fait que je me suis volontairement abîmé les organes génitaux lors de ma jeunesse. C’était impensable car je n’avais confié ce fait à personne. J’ai d’ailleurs toujours refusé d’avouer ce fait à moi-même. Pourtant, par un raisonnement diabolique qui m’était totalement incompréhensible, il le savait désormais.
«Si vous êtes plongés dans la plus noire des dépressions depuis tant d’années, c’est à cause de ce que vous avez fait de votre sexe. Votre pudeur excessive vous a forcé à refouler vos fantasmes en vous mutilant. C’est de votre faute si vous en êtes là aujourd’hui. Regardez un peu de quoi vous avez l’air maintenant. Regardez-vous dans la glace. Il va falloir que je répare les dégâts à présent, et il n’existe pas trente-six solutions.
-Comment avez-vous-su ? Murmurai-je, le souffle coupé.»
Il ne semblait plus m’entendre. D’un geste vif, il descendit mon pantalon, puis mon caleçon. Je voulus me débattre, mais mes membres étaient comme paralysés. Il posa la main sur mes bourses, puis trancha lestement à l'aide d'une lancette mon testicule droit qui s'était nécrosé avec le temps, m'arrachant un cri de douleur. Une hémorragie se déclara, et de petits jets de sang ayant la spontanéité d'une éjaculation maculèrent mon ventre, mes bras et ma poitrine. J'assistais impuissant à ma propre émasculation. Le docteur agrippa ensuite mon pénis, puis entreprit de retrousser mon prépuce. Il constata que j'étais affecté d'un phimosis acquis. Cependant, il continua toujours de tirer, jusqu'à ce que ma verge se déchire par l'urètre. Épouvanté, je fermai les yeux. Du sang me giclait jusqu'à la tête. Mon corps en était arrosé, et baignait dans un mélange rougeâtre de pus. À l'aide du même instrument, il racla en surface mon organe sexuel en lambeaux, nettoyant tous les morceaux de chairs qu'il jeta par terre. En ouvrant les yeux, je vis un gros point sombre cerclé de sang, d'un diamètre comparable à celui d'une pièce de deux euros. Il occupait désormais l'endroit où aurait dû se trouver mon pénis. J'en avais le vertige. Ma vision s'est progressivement effacée autour de ce cercle qui agissait comme un trou noir, aspirant la lumière, les couleurs et la chaleur. Tout devenait de plus en plus flou autour de moi. Il s'agrandissait peu à peu, jusqu'au point de m'avaler. Après qu’il ait englobé le médecin, le bureau, puis mon propre corps, je me suis retrouvé dans un vide immense, comme flottant entre deux nuages. Il n'y avait plus rien. C'était le néant. Ce fut pourtant le premier sentiment de délassement que j'eus ressenti depuis bien longtemps.


À SUIVRE...
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Orochi
Thor
Orochi


Messages : 12732
Date d'inscription : 19/09/2010
Humeur : ta gueule

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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeMar 2 Aoû - 9:30

Dommage que tu ais balancé la fin sur un autre topic, j'ai trouvé ça vraiment très intéressant, (j'ai beaucoup aimé le passage de la porte du médecin qui s'ouvre surnaturellement, sur le coup, j'ai pensé à la scène du prêtre unijambiste qui apparait soudainement dans Le Crépuscule Des Morts Vivants).

Une frasque livide, presque Camusienne (on dirait que le personnage n'a rien à foutre de ce qui lui arrive, il n'est même pas fataliste et ne donne pas dans la surenchère, et attends juste la mort), et là chute qui se termine dans une orgie McGeeiène avec un médecin qui semble plus avoir émané de l'imaginaire tortueux de Kurt que de son cabinet (c'est là qu'on voit tout l'intérêt du coup de la porte).

Je ne rajouterais pas grand chose, c'est une nouvelle bien menée, chapeau à toi.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeDim 7 Aoû - 18:34

Yes, merci pour ton retour panzer, ça me fait plaisir que quelqu'un ait lu et en plus apprécié mon bordel. Effectivement, tout ce que tu dis est bien vrai, et je suis flatté d'être comparé à McGee sur le passage final. Pour la suite, je suis justement en train de la rédiger.
Obligatoirement, ça va traîner en longueur nécessairement encore 2 épisodes à mon avis, et ensuite ça va décoller très méchamment jusqu'à la fin. Je pense que tu as compris, le personnage est pris dans une spirale infernale. Le rêve se confond avec la réalité. Tout va se brouiller, son passé, et ses repères. Seul restera un personnage récurrent qui est "Wilhelm", c'est à dire une forme sublimée de l'auteur, et donc de moi.
L'intervention du Wilhelm dès l'épisode 2 étant au final implicitement la mienne, un être supérieur qui échappe totalement à la compréhension du protagoniste, puisqu'il lui fait peur et le rendra encore plus fou qu'il ne l'est déjà. C'est lui qui tire les ficelles. Wilhelm est un "moi" idéalisé et libre situé par delà le bien et le mal, c'est un porte-parole de mes idées dans la fiction et il est un personnage récurrent dans plusieurs de mes histoires différentes bien qu'elles n'aient aucun rapport entre elles (Un peu comme les caméos d'Hitchcock).
Ce n'est pas pour rien que je l'ai choisi comme pseudonyme. Wilhelm est le personnage que je ne suis pas, mais vers lequel je veux tendre. Kurt Gunther est au contraire la vision (dans le futur) de ce que je peux devenir si je n'arrive pas à remonter la pente. (private joke quoi) Ils sont totalement opposés. Voilà donc en résumé.

Je pense dès à présent renommer la nouvelle "Coma noir", tu comprends pourquoi et c'est surtout grâce au titre "Black coma" de Mütiilation que j'ai eu cette idée en l'écoutant, la chanson résumant assez bien toute la morbidité du truc que je veux faire ressortir, avec une noirceur infinie vers le final où je vais m'appliquer plus que jamais, quoique la plupart des gens trouve toujours ça raté, car volontairement frustrant pour le lecteur.
Bref, le seul instant de réalité vraiment tangible que vit Kurt est dans l'épisode 1. Tout le reste n'est que le résultat de sa conscience qui s'évanouit peu à peu vers la mort (avec un final nihiliste de chez nihiliste, je le répète, innatendu)

Merci encore d'avoir lu jusque là, je crois bien que t'es le seul (sur bm france ou ailleurs)
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeDim 7 Aoû - 18:39

Titou le lapinou a écrit:
Merci encore d'avoir lu jusque là, je crois bien que t'es le seul

Je n'ai rien dit, mais ça veut pas dire que je m'en fous, et surtout pas que je n'ai pas tout lu, héhé.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeDim 7 Aoû - 18:52

Moi j'ai tout lu et ça m'a fait chier. Trop de conneries tuent la connerie.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeDim 7 Aoû - 19:24

J'ai tout lu également.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeDim 7 Aoû - 20:04

Oui, alors on va dire que ce n'est que panzer qui a au moins montré qu'il a lu lui.

@af Gravf: Ouais, que ce soit de la connerie pure, je te l'accorde. Tous les avis sont bons mais sans arguments comme le tiens, ça ne vaut rien.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeDim 7 Aoû - 20:23

Je n'ai pas envie d'argumenter sur des choses futiles, je prefère garder ça pour des choses qui en valent la peine. Je t'ai donné mon avis et c'est tout.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeLun 8 Aoû - 10:40

Tiens, je n'avais pas vu ce dernier message.
Eh bien Af Gravf, ponds-nous un texte pour me montrer à quel point ce que j'écris est mauvais. Corrige-moi et remets moi dans le bon chemin, mais ponds-nous un texte, montre-nous ton cul si c'est si merdique que ça.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeLun 8 Aoû - 15:14

tu veux quoi des poèmes? pas de soucis en voici deux que j'ai écris il y'a peu de temps :

La vie m'a lentement abandonné
Comme un bateau quittant le port
Le paysage entier semble se diluer
Je suis rongé par le remord
L'ombre de la mort s'approche
Je me prépare à tout laisser...
La ou je suis , il y'a des roches
Qui sont les fragements de mon passé
Tombant au fur et à mesure du temps
Emporté par le vent , balayé par les flots
Tu m'avais parlé depuis longtemps
Me suppliant d'arreter , d'etre un idiot
Mon regard méprisant disait tout
Maintenant que les années ont passé
La culpabilitié et l'impuissance
m'envahissent....
Je voudrais etre pardonné!
Mais il est trop tard , trop tard!
L'appel de sa grande magnificance
Parvient jusqu'à mes oreilles
Je mourrais dans d'atroces conditions
Rien n'est pardonnable
Meme à moitié



le deuxième :

Saturne

Une étreinte étouffée
La fraicheur nocturne
Tes soupirs échauffés
Sous le ciel de saturne
Âme de mon âme
Vivacité de ma vie
De tes parfums émanent
Un souvenir ravi
Vent, mers & monts

Les Mots (Sion) & l'Aimant Songe

Quand les mots
Comme des mycoses
S'accrochent aux maux,
Croyez moi, ils en sont la cause

Ils sont des déboires élastiques,
A l'image des devoirs lymphatiques,
Ils s'engluent à la lie
Et se lient
A la cime
Des infimes maximes

C'est en ces temps que s'étend
En sept (mille) ans mécontents
L'immonde injustice d'un monde factice,
Celle des lettres (comme selles d'Electre) :

Ainsi le mensonge - en un songe,
M'en songea en un jet qui ronge -
Se nourrissant des mots mourants,
Pour raviver les amours vivants
Prit la place de l'humour salace
Et en une grimace fit face
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeLun 8 Aoû - 15:18

C'est hors sujet mais Af Gravf c'est sublime ces deux textes.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeLun 8 Aoû - 19:32

Non, ce n'est pas hors-sujet car je le lui ai demandé. Sans détours, je dirais que ces poèmes sont bien composés. Sauf que les genres sont trop différents pour être comparés entre toi et moi. Maintenant je suppose que tes propos sont émis dans dans une humeur trollesque traditionelle que je ne vais pas alimenter davantage ici, mais en dehors de ça, oui, ces deux textes sont plaisants à lire et même très bons.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeLun 22 Aoû - 10:39

A quand la suite ? J'ai bien envie de la lire.

_________________
Citation :
Mes cons ont écrit
Le problème, c'est que Ryfalgogoth n'a pas la même vision de la vie ; la sienne, c'est s'asseoir sur son canapé, un Ricard aux lèvres, devant Télé foot'.
Ryfalgogole, poète, homme politique, religieux et philosophe, du XXIème siècle.
Putain, entre Basi' le troll, Bleak l'asocial impulsif déviant sayksuel guimauve refoulée, Ryfalgoth le demeuré fainéant, Milfhier qui aime pas Darkthrone, et Analdark qui se masturbe sur Ondskapt, vive not' staff de meyrdh.
Ryfalgoth vend son groupe, aux majors, pour se faire du fric facile, sur le dos des beumeux. Et c'est bien !
Les peintres sont des paresseux qui restent à glander à la fenêtre et baver sur les paysages, mais il peindra des tv.
Ouais, mais Vince, c'est le stade supérieur. Il est même trop paresseux pour manger.
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MessageSujet: Re: Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...)   Le grand feuilleton de l'été par Friedrich Wilhelm Bergstein (Alias Crusard, alias Lapinou, alias...) I_icon_minitimeSam 27 Aoû - 13:48

Moi j'aimerais aussi bien vous l'envoyer mais rien ne se déroule comme prévu depuis la chaleur de dimanche dernier. Pas mal de soucis qui bouffent mon temps pour des conneries, comme attendre la réparation de mon pc par exemple et où s'ajoutent encore mes angoisses qui s'aggravent avec la chaleur. (Bah oui, quand il fait 34 degrés dehors et qu'on transpire, l'ordi en subit les conséquences, et mon sexe mutilé aussi, aha) Mais bon, je vais finir par me faire opérer de toute façon. La suite viendra tôt ou tard, ce n'est qu'une question de temps.
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